On entend souvent parler des quotas à la radio mais à quoi servent-ils ? A combien s’élèvent-ils ? Qui est concerné ? Nous allons tenter d’y répondre.

Pourcentage de musique francophone diffusée en France

C’est par la loi du 1er février 1994 que sont apparus ces quotas. Désormais, dans son article 28, la loi dispose que les radios doivent diffuser, au sein de leur temps d’antenne consacré à la musique de variétés (entre 6h30 et 22h30), 40% d’oeuvres musicales créées ou interprétées par des auteurs ou artistes français ou francophones. Parmi ces 40%, 20% doivent être consacrés aux nouveaux talents ou nouvelles productions.

La notion de nouveau talent désigne tout artiste ou groupe d’artistes qui n’a pas obtenu, précédant son nouvel enregistrement, deux albums disques d’or, et qui a publié son premier disque à partir de 1974 (année d’instauration des certifications or, double or, platine et diamant).

Par nouvelle production, il faut entendre toute création discographique, pendant un délai de six mois à compter de la date de première diffusion sur l’une des radios du panel Ipsos Music.

La mise en place de ces quotas avait pour principal but de protéger la production musicale française. En effet, certaines stations de radio, surtout celles dont le public ciblé est jeune, en étaient à ne diffuser que des oeuvres musicales venant essentiellement des États-Unis.

Cette mesure est donc très efficace et protectrice de la diversité culturelle.

Certaines radios commerciales, qui ont pour but de cibler un certain public, ont rapidement critiqué ce dispositif inadapté à la pluralité des stations. C’est la loi du 1er août 2000 qui vient assouplir le régime en place.

Le quota reste de 40% (dont 20% de nouvelles productions) pour les radios généralistes. Cependant, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel peut autoriser, par dérogation pour des formats spécifiques, des proportions différentes :

– soit, pour les radios spécialisées dans la mise en valeur du patrimoine musical, 60 % de titres francophones dont un pourcentage de nouvelles productions pouvant aller jusqu’à 10 % du total, avec au minimum un titre par heure en moyenne ;

– soit, pour les radios spécialisées dans la promotion de jeunes talents, 35 % de titres francophones dont 25 % au moins du total provenant de nouveaux talents.

D’après la loi, on entend par chanson d’expression française, toute chanson interprétée en français ou dans une langue régionale française.

Concernant les oeuvres qui comportent à la fois des paroles en français et dans une ou plusieurs langues, le C.S.A. a adopté le principe de retenir comme chanson francophone, toute chanson dont la part interprétée en français est prépondérante.

A noter qu’au Québec par exemple, les radios commerciales privées francophones doivent respecter deux quotas musicaux: d’abord, elles doivent diffuser un minimum de 35 % d’oeuvres musicales canadiennes, ce qui, au Québec, est un seuil largement surpassé; de plus, au moins 65 % de leur programmation musicale hebdomadaire doit être consacrée à la musique vocale de langue française, dont 55 % entre 6h et 18h. Ce sont les quotas les plus élevés au monde.