NÎM, pouvez-vous nous parler du début de votre carrière, une anecdote, un déclic qui vous a poussé à vous lancer ?

Gaïa: Tout a commencé avec un fond de tiroir: quand on s’est rencontrés, Pablo m’a proposé de chanter sur un morceau inachevé qu’il avait composé dans le train lors d’un trajet Paris-Nîmes. Lui a des influences très pop/électro et moi plutôt soul-jazz, et le mélange des deux a beaucoup plu à nos proches.

Comme on n’aime pas faire les choses à moitié, on a embarqué Etienne Fu-Le Saulnier, réalisateur de son état, pour en faire le clip; c’est ainsi qu’est né notre tout premier morceau « Little Party Queen ». Il a eu beaucoup de succès en festival, et c’est comme ça qu’on a décidé de devenir un groupe, continuer d’écrire des morceaux, tourner nos propres clips et conquérir le monde… En bref, un « one shot » après une soirée arrosée, devenu un projet qui dure depuis cinq ans!

Comment se passent vos répétitions et enregistrements ? (Lieu, durée, travail en équipe)

Pablo: En général, je compose une instru, et quand Gaïa vient pour enregistrer des voix, elle découvre le morceau pour la première fois. C’est un moment unique où il y a beaucoup d’émotion. On ne sait pas trop où ça va aller. Il y a des hésitations, des trouvailles sur des tentatives ratées. C’est ça qu’on cherche. A partir de ce premier jet, j’obtiens une première version sur laquelle Gaïa va écrire les paroles définitives.

Gaïa: Le plus souvent, on enregistre à deux dans le studio de Pablo, chez lui. Pour les répétitions, on est quatre : une bassiste (Alice Truet) et un guitariste (Anthony Gutierrez) en plus ; on est passés par les locaux de la rue des Bons Enfants aux Puces de Saint Ouen, par Mains d’Oeuvres, et maintenant Studio Bleu.

Faites-vous du live ? Comment cela se passe-t-il ? Avez-vous un agent ou contrat de tourneur/booking

Nous sommes nos propres tourneur, label, manager, distributeur, costumier, roadie… Pour le live, on a recours à la bonne vieille méthode des emails insistants! On espère bientôt trouver un tourneur et jouer partout en France et en Europe mais bon, y’a du monde sur la corde à linge.

Quelle est votre prochaine actualité ? Des choses à venir ?

Nous sortons notre premier EP « Eponîm » le 24 janvier 2020, la release party se fera sur la Péniche Antipode le 26 janvier. On partage la scène avec Jalil Guembri, le musicien gnawa avec qui on a collaboré sur notre single « Stardust ». On prévoit aussi la sortie d’un nouveau clip au printemps.

Avez-vous un label NÎM ? Quels conseils pourriez-vous donner à un jeune talent pour en trouver un?

Pablo : On n’a pas de label, c’est pas faute d’en avoir cherché, mais après réflexion c’est pas mal aussi de ne pas en avoir. Les labels veulent souvent te faire rentrer dans un  style particulier, qui “marche” ou plutôt qui “a marché” selon moi. Ils ont aussi une logique de rentabilité à court terme qui n’est pas forcément l’objectif quand tu démarres un groupe de musique.

Par contre, c’est vrai que c’est un luxe d’avoir une équipe autour de soi qui réfléchit à l’univers du groupe, qui peut te faire des feedbacks sur les morceaux ou t’épauler sur la communication, les sorties et les évènements. Nous on a signé en distribution, directement. On s’occupe de placer tes morceaux en playlists, ce qui est finalement l’essentiel aujourd’hui.

Avec Internet, les talents ont aujourd’hui une grande liberté pour faire découvrir leurs oeuvres au public, quels sont les moyens / outils que vous conseillez ?

La communication, les réseaux sociaux, les stories, du contenu toujours du contenu.

Que pensez-vous des artistes qui faussent leurs stats en achetant des vues ou des streaming ?

Gaïa: Malheureusement, de nos jours le nombre de « clics » a un impact énorme sur la carrière – personnellement je trouve que ça ressemble beaucoup aux applaudimètres de certains tremplins, où le groupe de lycéens qui a ramené toute sa clique a plus de chance de gagner qu’un autre, meilleur mais avec un public plus restreint. Nous, on préfère miser sur la portée organique de nos contenus.

Pablo : Oui, en réalité aujourd’hui tout le monde fait de la musique, et pour avoir un peu de visibilité on est obligé de subventionner certains posts pour qu’ils soient vus et partagés par le plus grand nombre. 

Devenir célèbre, un objectif ou aboutissement selon vous NÎM ?

Gaïa : Étant indépendants, on travaille très dur, et être écoutés par ses amis et sa maman c’est déjà super, mais comme beaucoup, on rêve d’écrire le prochain tube de l’été. Et puis on ne va pas se mentir, passer sur Nostalgie dans 50 ans, c’est un vrai but dans la vie.