ADG, pouvez-vous nous parler du début de votre carrière, une anecdote, un déclic qui vous a poussé à vous lancer ?

Je fais de la musique depuis tout petit et j’ai toujours su que je voulais en faire mon métier. J’ai débuté par des groupes de reprises et de compositions dont le dernier dans lequel je suis resté 8 ans.

J’ai eu l’occasion également de composer la bande son de plusieurs jeux vidéos pour mobiles. C’est une autre manière de voir la musique car elle doit être en parfaite harmonie avec l’image et cette expérience m’a beaucoup apporté. J’ai pu suivre également une formation de coaching vocal avec Richard Cross, un professeur exceptionnel qui m’a énormément appris tant vocalement qu’humainement.

Mon premier album « The End Of Time » , sous le pseudo de « Sirius Circus », est sorti en 2014 chez le label NB Records, Label chez qui je suis toujours aujourd’hui. Puis en 2016 j’ai voulu créer un tout nouveau projet sous mes propres initiales « ADG ». Quelque chose de différent de tout ce que j’avais pu faire avant.

Cet album était sensé être à la base très acoustique et plutôt accès bluegrass, mais venant du rock et du métal je me suis laissé emporter par le truc et finalement tout ce petit mélange a donné « SCHIZOPHRENIC CONVERSATIONS ».

Comment se passent vos répétitions et enregistrements ? (Lieu, durée, travail en équipe)

Nous sommes une équipe de cinq musiciens et un ingénieur son. Thibault Akrich à la guitare électrique, violoncelle et choeurs qui gère également le son retour de nos ears monitors, Romain Vidal à la guitare acoustique et électrique, au synthé ainsi qu’aux choeurs, Philippe Akrich à la basse, Yohan Akrich à la batterie, Mickael Falgairolle au son façade et moi même au chant lead, piano et guitare électrique. Nos répétitions se passent dans le même studio qui a servi à enregistrer l’album SCHIZOPHRENIC CONVERSATIONS.

Les répétitions commencent en général à 9h30 le matin et se terminent vers 16h. Il nous arrive en répétition de modifier des parties ou d’en rajouter afin d’ offrir une expérience unique au public lors des lives. En général chacun propose des idées et l’on voit tous ensemble les alternatives possibles. Pour ce qui est des enregistrements studio nous travaillons en équipe réduite, l’ingé son, qui s’occupe de tout ce qui touche aux prises de son, équalisation, mix, la prod et moi même. Etant multi-instrumentiste je joue chaque instrument excepté le violon et le violoncelle.

 

Nous travaillons uniquement « In the box ». Pas de gros studio avec du matos dernier cri. Notre matériel se limite à une bonne carte son, un mac assez puissant et beaucoup de plugs. Nous travaillons essentiellement sur des VST de chez Native Instrument et sur le logiciel Logic Pro X.

Il aura fallu environ 3 ans pour que cet album voit le jour en comptant bien entendu la phase de composition, d’écriture, de recherche de sons et de mix. Un long processus qui n’a pas été simple à mettre en oeuvre. Des semaines entières de mix, d’écoute et de ré-écoute. Mais le plus difficile dans tout ça est de finalement valider une version définitive et de dire : « Stop ! Cette fois ci on valide, c’est la bonne ! ».

Faites-vous du live ? Comment cela se passe-t-il ? Avez-vous un agent ou contrat de tourneur/booking ?

Nous faisons effectivement quelques lives mais n’avons pas encore de tourneur. L’accueil du public est toujours très positif ce qui est plutôt bon signe et donne envie de nous montrer sur de plus grosses scènes comme par exemple celles de certains festivals.

Nous essayons d’enrichir notre set en modifiant certaines compositions et en les adaptant pour le live. Ce qui créait la surprise chez ceux et celles qui connaissent bien l’album. Je trouve ça important de faire découvrir au public une autre facette des titres. Le challenge étant de réussir à surprendre tout en gardant le fil conducteur.

Quelle est votre prochaine actualité ? Des choses à venir ?

Un prochain clip est actuellement en élaboration. Il sera dirigé par le réalisateur Baptiste Rouveure (Far From You, Rockstar et Schizophrenic Conversation). Je serai également sur Radio France Bleu Hérault très prochainement avec mon équipe pour un live acoustique ainsi qu’une interview. Pour le reste je vous invite à venir suivre mon actualité sur les réseaux sociaux :

Avec Internet, les talents ont aujourd’hui une grande liberté pour faire découvrir leurs oeuvres au public, quels sont les moyens / outils que vous conseillez ?

Personnellement j’essaie d’être très présent sur les réseaux sociaux comme Facebook ou Instagram. Il faut surtout bien comprendre qu’il est difficile de faire parler de soi si l’ on n’a pas une actualité régulière, qui suscite l’intérêt ,surtout quand vous êtes peu connu. Les gens vous oublient vite, c’est la Société du Zapping, et ça peut finir par devenir une lutte perpétuelle et vous risquez de perdre l’envie et la motivation.

Il est donc important de bien prévoir à l’avance ce que l’on veut partager avec son public sans devenir trop redondant. Tout se calcule, à quelle heure y’a t’il le plus d’affluence ? Qu’est ce qui intéresse réellement vos fans ? La manière dont vous vous exprimez, le choix des visuels etc…

Pour ce qui est du streaming ou de la vente il existe plusieurs sites qui vous proposent de distribuer votre musique sur une multitude de plateformes très connues. C’est assez pratique car en un clic votre musique se retrouve partout. J’ai moi même déjà utilisé cette stratégie dans le passé.

Mais il faut cependant se méfier car certains de ces organismes ont des pratiques plutôt malhonnêtes comme vous compter un abonnement annuel en plus de prendre un pourcentage sur vos ventes. Et cela n’est pas toujours expliqué de manière très claire donc lisez bien attentivement les termes du contrat avant de vous lancer et privilégiez bien évidemment les sites sans engagements.

Si votre projet devient plus sérieux et qu’il suscite l’intérêt d’un plus large public je vous recommande vivement de faire appel à un vrai distributeur. Ces organismes vont négocier pour vous avec les magasins importants et peuvent réellement augmenter votre visibilité et ainsi vos ventes. Mais un distributeur devra croire en votre projet donc vous devrez mettre le paquet. Soignez votre Artwork, la qualité de l’enregistrement etc…

Personnellement je suis distribué chez Modulor et j’en suis très content. Vous avez une relation directe avec quelqu’un et non avec une centrale d’appel ou une simple boite de dialogue sur un site qui peut mettre des jours ou des semaines à modifier un détail ou autre rectificatif. Après il faut que vous soyez sur tous les fronts : Youtube, Soundcloud, Itunes, Deezer, Spotify etc… Vous vous retrouverez plus facilement dans les recherches Google et de ce fait vous aurez une meilleure visibilité du public.

Vous pourrez ainsi communiquer sur vos sorties et commencer à composer votre actualité petit à petit. C’est du boulot à plein temps ! Mais ça finit un jour ou l’autre par porter ses fruits si votre projet est apprécié du public, car bien évidemment et avant tout, ce sont les gens qui feront que votre musique sera écoutée ou pas. Mais si vous croyez à fond en ce que vous faites alors déjà vous êtes sur la bonne voie car d’autres y croiront forcément.

Que pensez-vous des artistes qui faussent leurs stats en achetant des vues ou des streaming ?

Il faut bien comprendre que lorsque vous achetez des vues ou des followers vous vous retrouverez, certes, avec une belle « vitrine » qui peut (ou pas) donner envie à certaines personnes de regarder vos vidéos ou votre page car tout bêtement les vues attirent les vues. Mais ces gens ou « bots » ne suivront pas votre actualité.

C’est donc une coquille vide au final. En achetant peut être 3 000 000 de vues vous risquez de vous retrouver dans les top recherches youtube ou google mais je ne pense pas que ça en vaille le coup. Déjà vous allez vous ruiner alors que vous auriez pu injecter cet argent dans une vraie promo qui fera réellement parler de vous et touchera un public ainsi que des médias susceptibles de vous suivre et de partager également avec d’autres personnes. De plus, vous prenez le risque de vous faire bannir de certains sites comme youtube. Je ne pense pas que le jeu en vaille la chandelle.

Personnellement je ne suis pas pour cette stratégie car quel est l’intérêt au final ? Le but est que les gens adhèrent à votre projet et aient envie d’en parler. Puis si vous faussez vos stats vous ne pourrez jamais savoir quelle vidéo ou quel titre plait le plus à vos fans.

De très gros labels utilisent ces outils pour booster les ventes de leurs artistes comme par exemple s’auto acheter un grand nombre d’albums pour se retrouver directement dans le top 50. C’est une stratégie commerciale qui à fait ses preuves dans le passé. Ce genre de boîte peut se permettre de dépenser des sommes astronomiques… C’est un business… Un business malhonnête certes.

Vous pouvez également vous servir d’outils comme Google Ads qui peut coûter une certaine somme mais touche des personnes réelles grâce aux pubs et au référencement par mots clés. Donc pour résumer je dirais que fausser les stats n’est pas une solution et encore moins « la » solution. La persévérance en revanche oui.

Ne rien lâcher, apprendre de ces erreurs, recommencer s’il le faut et continuer à avancer.