L’industrie musicale a toujours été dépendante des progrès techniques et technologiques. A la fin du siècle dernier, l’industrie était bouleversée par les apparitions successives des walkmans et autres chaînes hifi qui ont accompagné l’essor du CD – mais que personne n’utilise déjà plus de nos jours.

Jusqu’où les ventes de musique vont-elles s’écrouler ?

En effet, en parallèle de la démocratisation d’Internet, des baladeurs mp3 et des iPods, la vente de disque a fortement chuté depuis le début de ce siècle.

Les maisons de disque n’ont pas su sentir ce tournant majeur de la consommation de musique, si bien que les plateformes légales de téléchargement sont apparues alors même qu’une grande partie des consommateurs téléchargeaient déjà largement illégalement, mais gratuitement.

Si bien que les jeunes, qui ont grandi avec l’essor des nouvelles technologies intégrant Internet, n’ont pour la plupart jamais acheté de musique, préférant télécharger illégalement ou se rendre sur YouTube pour écouter leurs musiques.

Mais voilà, à peine le téléchargement – aussi bien légal qu’illégal – commençait à supplanter les ventes physiques qu’il serait déjà dépassé, au profit des sites d’écoute de musiques à la demande.

Les pionniers du streaming musical Deezer et Spotify proposent ainsi une bibliothèque de plusieurs millions de titres, accessibles depuis son PC sa tablette ou son téléphone portable, pour en moyenne 10 € par mois en version premium; la version gratuite limitant les écoutes et imposant de la publicité. Il est donc important d’ajouter votre musique sur Spotify, Deezer ou encore Apple Music.

Cette nouvelle façon de consommer de la musique est apparue avec l’expansion des réseaux 3G et 4G qui permettent d’accéder à Internet partout grâce à son smartphone ou à sa tablette.

D’autres acteurs continuent d’émerger, comme Beats et Tidal, qui devraient toutefois avoir du mal à détrôner le suédois Spotify (déjà très populaire) et le français Deezer qui dispose de loin de la plus grande bibliothèque musicale disponible, avec 35 millions de titres proposés…

Et le marché français de la musique dans tout cela ?

Selon le SNEP en 2014 en France, le nombre de téléchargement a baissé de 5% pour représenter un marché de 54 millions d’euro, tandis que le streaming bondissait de 34% pour 73 millions d’euro de revenus, dépassant ainsi le marché des plateformes de téléchargement légales, iTunes en tête. Notons que les CD et DVD représentent toujours 70% des revenus, à 570 millions d’euro de revenus. Cependant, ce même marché a perdu les deux tiers de sa valeur en dix ans, dont 11,5% entre 2013 et 2014.

Avec des ventes physiques en chute libre et un secteur des ventes digitales qui commence à décroître, on peut prévoir la fin de l’achat et du téléchargement de musique, de quoi inquiéter les artistes…

Plus généralement, on peut remarquer que ce nouveau bouleversement de la consommation de musique fait partie d’une évolution globale des modes de consommation où l’on ne cherche plus à posséder (physiquement ou non) un bien ou un service; mais à y avoir accès, quitte à devoir le partager, pour un coût souvent dérisoire.

En effet, à quoi bon acheter des titres et des albums quand on peut écouter sa musique partout où on le souhaite et accéder à d’autres services (qualité du son en HD, playlists personnalisées etc…) pour un prix équivalent à celui d’un album par mois…