bleu reine

Pouvez-vous nous parler du début de votre carrière Bleu Reine, une anecdote, un déclic qui vous a poussé à vous lancer ?

Je ne sais pas si c’est un déclic particulier, mais je pense à deux moments forts. La rencontre avec mon label en mars 2018, pour moi c’est le moment où j’ai réalisé que les choses étaient possibles : c’est possible de sortir un disque, de faire des concerts, d’aller au bout de ce que j’avais commencé à écrire pour moi toute seule dans ma chambre.

Et l’autre déclic c’est idiot mais, l’autre jour je prenais un co-voiturage suite à un train annulé, et lorsque la conductrice m’a demandé ce que je faisais dans la vie, j’ai répondu sans réfléchir : « musicienne ». J’ai réalisé après coup que c’était la première fois de ma vie que je répondais ça, c’est le signe que quelque chose s’est concrétisé, ça me plaît…

Comment se passent vos répétitions et enregistrements ? (Lieu, durée, travail en équipe)

Je dissocie les sessions de répétition et les sessions d’enregistrement. Je répète actuellement dans deux endroits principalement : le Labo des Sons à Pantin, qui présente l’avantage d’être ouvert et accessible H24, avec un super matériel et une configuration bien pensée ; et occasionnellement à Grenoble lorsque je m’y rends pour travailler avec le batteur qui m’accompagne en studio (et sur certains lives), Arnault Destal.

L’enregistrement se fait à 75% dans le home studio de mon ami Eric Bouroukhoff. Son feeling, sa maîtrise des outils et sa connaissance de mon univers sont devenus des piliers très importants dans la construction de ma musique. Lorsque j’arrive pour une nouvelle session la chanson est déjà écrite, j’ai couché les premières idées d’arrangements chez moi, et on enregistre, on élimine, on cherche le son, on se laisse le temps de la réécoute… Lorsque tout est fini j’enregistre dans un studio extérieur qui s’appelle le Studio Pipo, à Paris. C’est un lieu entièrement en sous-sol, succession de couloirs voûtés en vieilles pierres, ça fait sortir les chansons du laboratoire…

Faites-vous du live ? Comment cela se passe-t-il ? Avez-vous un agent ou contrat de tourneur/booking

Je fais du live dès que possible. Pour l’instant je travaille main dans la main avec mon label Sanit Mils Records.

Quelle est votre prochaine actualité ? Des choses à venir ?

En ce moment je suis à la fois en recherche (et en trouvailles) de concerts, principalement en France, et en écriture/enregistrement de maquettes pour mon prochain disque que j’enregistrerai à la fin de l’année.

Le prochain rendez-vous atypique sera l’invitation au Printemps des Cimetières le 19 mai 2019 au Père Lachaise pour une reprise de mon morceau « La Nuit », composé l’année dernière à partir d’un poème d’Alfred de Musset. J’ai le plaisir de jouer la version longue de cette chanson avec mon ami saxophoniste Rodolphe Lauretta, également présent sur le disque.

Avec Internet, les talents ont aujourd’hui une grande liberté pour faire découvrir leurs oeuvres au public, quels sont les moyens / outils que vous conseillez ?

C’est vrai qu’il y a cette liberté et surtout cette grande accessibilité, mais je pense qu’elle s’applique également à la production de sa propre musique. Aujourd’hui quelqu’un qui n’a jamais touché un instrument peut enregistrer et sortir des titres en 3h passées sur GarageBand. C’est warholien ! Les moyens pour se faire connaître en DIY sont presque devenus aussi importants que le contenu proposé… Je trouve ça fou l’impact que peut avoir un compte instagram bien géré.

Pour moi actuellement c’est l’outil qui peut changer radicalement le cours d’une carrière artistique. Je pense que des plateformes telles que Groover dans une moindre mesure sont bien pensées pour les artistes qui veulent diffuser leurs productions dans un circuit encadré et à taille humaine.

Que pensez-vous des artistes qui faussent leurs stats en achetant des vues ou des streaming ?

Je trouve ça assez triste car cela montre que certains perdent de vue l’essentiel… On dit toujours que faire les choses avec passion ne paye pas le loyer, qu’il faut garder en tête le côté business et se maintenir à un certain niveau de visibilité mais en ce qui me concerne je n’arrive pas à être dans ce rapport de calcul et de rentabilité.

Je préfère 2000 vues honnêtes de gens qui apprécient ma musique dans la « vraie vie » (que je suis susceptible de revoir à mes concerts, par exemple) que 300 000 vues générées par une ferme à clics de l’autre bout de la planète.