Pouvez-vous nous parler du début de votre carrière, une anecdote, un déclic qui vous a poussé à vous lancer Thiaé ?

J’ai commencé à chanter à l’âge de 5 ans. Ma mère chantait beaucoup et mon père biologique, qui vit toujours à Madagascar, était producteur de musique. Je pense que quelque part j’étais destinée à être dans la musique. Cela est venue, très naturellement. J’ai toujours chanté depuis lors et ça fait plus de 6 ans que je travaille dans ce domaine en tant que chanteuse interprète.

Ce qui m’à poussée à repartir à la poursuite de mes rêves, qui est celui de pouvoir vivre de ma propre musique et de la partager au plus de monde possible, c’est une rupture difficile et le confinement. Ces 2 événements ont été un véritable déclic.

Comment se passent vos répétitions et enregistrements ? (Lieu, durée, travail en équipe)

Pour mon premier Ep, les enregistrements se sont faits à Toulouse. Généralement je suis en studio avec mon compositeur et on travaille d’abord sur l’instrumental. Il faut savoir que j’aime être à chaque étape du processus de création. Cela prend généralement 3 à 4 h. Ensuite je bosse sur la topline et un début de texte chez moi pendant quelques jours. On finalise le tout en studio avec parfois l’intervention d’une personne en plus, qui apporte sa contribution au texte. C’est de nouveau une session de 3 à 4h, parfois plus.

L’étape finale c’est l’enregistrement des voix, la plupart du temps cela s’est fait sur 2 sessions.

Pour mes répétitions personnelles, c’est très souvent chez moi. On va dire que je suis bien équipé lol. Je répète le plus souvent possible. 

Faites-vous du live ? Comment cela se passe-t-il ? Avez-vous un agent ou contrat de tourneur/booking?

J’ai quelques petites dates cette été sur Paris. Ce qui m’intéresse c’est de pouvoir chanter mes chansons et non juste faire des interprétations.  J’espère en avoir d’autres petit à petit.

Je suis en pleine recherche de tourneur. Mes projets futurs sont dans ce but bien précis. Je prépare une vidéo live performance avec des musiciens, où on pourrait se rendre compte de ce que peut donner mes chansons dans ce cadre.

Quelle est votre prochaine actualité ? Des choses à venir ?

Je rentre tout juste du Lions Festival de Cannes où j’ai fait une live performance au Palais des festivals, pour un projet incroyable, sous la direction d’une agence de communication japonaise, DENTSU Lab Japan.

J’ai chantée sur une prod de Pone (ancien producteur de la FF family ), atteint de la maladie de Charcot, qui est maintenant totalement tétraplégique, et qui compose désormais avec ses yeux .

DENTSU lab Japan, sous la direction de Naoki Tanaka le directeur artistique, voulait mettre en avant la créativité a travers les différences, et pouvoir faire collaborer les artistes et le handicap, a travers une performance technique. Cette performance à mit en avant également Masa, un DJ japonais atteint de la même maladie que Pone.

J’espère pouvoir en parler davantage dans les semaines à venir. Plusieurs choses devraient en découler. 

Avez-vous un label ? Quels conseils pourriez-vous donner à un jeune talent pour en trouver un ?

Je n’ai pas de label pour le moment. Je suis en auto-production.

Je sais qu’il y a pas mal de label indépendant. Il faut se renseigner, on trouve énormément d’information sur internet, ou dans certains documents spécialisés. Quand on débute cela peut être une bonne solution.

Je voulais attendre d’avoir un certain bagage, avant de me lancer à contacter des labels. Mais c’est une décision personnelle. On doit faire comme on le sent.

Avec Internet, les talents ont aujourd’hui une grande liberté pour faire découvrir leurs œuvres au public, quels sont les moyens / outils que vous conseillez Thiaé ?

Il est maintenant facile de sortir un titre grâce à internet. Les plateformes de streaming et de vidéos permettent cette liberté. C’est avec Distrokid, un des nombreux distributeurs de musique sur le net que j’ai sorti mes musiques. On a pas mal de choix niveau distributeur désormais. A nous de voir lequel on préfère. Pour ses clips vidéo, forcément Youtube.

Maintenant, le revers de la médaille c’est qu’il y a beaucoup de monde, c’est difficile de sortir du lot. Il faut essayer de rentrer dans certaines playlists pour tenter de donner un peu de visibilité à sa musique, c’est tout un travail de pitch et ce n’est pas si simple. Il est aussi important de penser à un budget promotion. Beaucoup d’artistes négligent cette aspect, or qu’il est primordial, et qu’il y a beaucoup d’outils sur internet pour faire sa pub, notamment sur Youtube.

Il faut s’essayer aux réseaux sociaux également, Instagram, Tik Tok etc. Ils sont devenus important dans la diffusion et la visibilité de la musique.

Que pensez-vous des artistes qui faussent leurs stats en achetant des vues ou des streaming ?

C’est un serpent qui se mort la queue. Le plus important pour un artiste c’est de se créer une communauté, une vraie. Si les stats sont faussées, il est difficile d’évoluer selon moi.  Et je pense qu’à un moment ou un autre cela peut avoir des répercussions.

L’authenticité est pour moi primordiale. Encore plus quand tu es une artiste en développement comme moi.

Maintenant l’industrie de la musique, la société, la presse met très souvent cet aspect en avant. On ne remarque un artiste que pour ses vues et ses stats. Que certains artistes le tentent, je ne sais pas si on peut les blâmer…

Devenir célèbre, un objectif ou aboutissement selon vous ?

Un aboutissement. Si déjà je peux vivre de mes chansons, c’est déjà très bien. Mais je crois que pour en vivre correctement, il faut avoir comme même une certaine célébrité lol.