Alex LB, pouvez-vous nous parler du début de votre carrière, une anecdote, un déclic qui vous a poussé à vous lancer ?

La première fois que je suis monté sur scène, j’avais 5 ans, c’était à l’opéra de Marseille où je faisais mon 1er gala de danse. J’y ai appris que les coulisses sont sombres, qu’on y chuchote et qu’on s’y perd… Je suis devenue spectatrice de tout ce qui m’entourait… je sentais le public sans le voir, comme si la scène était une bulle suspendue dans le vide…

Ce vertige a fait alors, tourner mon monde… Au fur et à mesure du temps, j’ai appris à le dompter et a en retirer l’excitation intense d’être sur scène. Plus tard, jeune ado, j’ai découvert les bars/live underground du cours Julien, pour y écouter des groupes de covers reprendre, les Stones, Siouxies, Iggy Pop, Bowie…En jeune passionnée qui chante plus fort dans la salle que ceux sur scène (rires), j’ai été invitée un soir pour interpréter « Ziggy Stardust ». Galvanisée, j’ai repéré les cabarets concerts de la ville où je me suis produite régulièrement pour les open mic lives organisés.

Plus tard j’ai participé à un atelier d’auteur/compositeur. J’étais au départ sur la partie « auteur » et en définitive j’ai fait la mélodie avec mon binôme compositeur. Les 2 titres écrits ont été choisis pour être enregistrés. C’est suite à cette expérience que j’ai investi dans un petit home studio, et composé, à l’oreille mon premier album « Alex LB » qui est sorti en 2012.

Comment se passent vos répétitions et enregistrements ? (Lieu, durée, travail en équipe)

Chaque projet est différent, la seule chose commune dans mon cas, est de nous considérer avec mes musiciens comme un groupe à part entière. J’aime l’investissement de chacun et j’ai besoin de beaucoup de feeling entre nous. Je suis très à l’écoute et aux petits soins avec eux.

Si on veut recevoir à hauteur de son exigence, il faut savoir donner de soi, je suis quelqu’un d’optimiste et vois toujours le positif, j’essaie du mieux que je peux de véhiculer ce feeling au sein de mes équipes. Pour le live, je répète le plus souvent au studio Luna Rossa, des séances d’un minimum de 4h. Pour l’EP nous avons enregistré les batteries au studio Profil on Air, les guitares et les voix en studios privés, et le Mastering a été fait à « La Source mastering ».

Faites-vous du live ? Comment cela se passe-t-il ? Avez-vous un agent ou contrat de tourneur/booking

Le live est totalement nécessaire à mon équilibre, c’est sur scène que je respire le mieux ! Au-delà de mon projet, j’ai la chance de faire partie d’un microcosme artistique qui me permet d’intervenir régulièrement sur scène pour différents évènements. Avec mon nouveau projet, je relance la machine pour aller à la rencontre du public et partager de nouveau ces moments fous ! Actuellement je constitue une nouvelle formation musicale pour retrouver la scène. Je suis en quête d’un tourneur/booking pour cette aventure, j’endosse donc seule pour l’instant cette casquette supplémentaire, et les premières dates devraient bientôt tomber.

Quelle est votre prochaine actualité ? Des choses à venir ?

J’ai sorti un 1er single « Dis-moi » le 18 juin 2021 accompagné d’un superbe clip que j’ai écrit, et réalisé par Fly Corcel et Franck Berjot, le 2e single « Spleen » est sorti le 17 septembre, lui aussi accompagné d’un clip génial que j’ai écrit, et réalisé par Kevyn Diana, ils sont tous 2 extraits de l’EP 6 titres « Contre-temps » qui sortira le 29 octobre prochain. Une release party devrait se tenir dans les jours qui suivent cette sortie.

Avez-vous un label ? Quels conseils pourriez-vous donner à un jeune talent pour en trouver un?

Je n’ai pas encore de Label. Le seul conseil que je pourrais donner est d’être totalement passionné et investi dans son projet. Je vois tellement d’artistes se perdre, imaginer, commencer un projet et passer à un autre sans rien aboutir au final. Signer avec un Label même si ça peut présenter beaucoup d’avantages, n’est pas une fin en soi.

On peut aujourd’hui exister par les réseaux, être distribué sur toutes les plateformes, jouer en live, sans avoir de structure, évidemment c’est un boulot à plein temps, l’investissement doit être total, et il faut de plus en plus enfiler toutes les casquettes du métier pour espérer se faire entendre. Il faut s’attendre à plus de difficultés que de réussite, avoir un mental d’acier, ou beaucoup de chance, ça arrive aussi !

Mais personnellement, même s’il est clair qu’il en faut, je compte peu dessus… Et quand on voit son projet sortir, commencer à avoir de bons retours et être un peu récompenser, on a l’impression de toucher les étoiles ! Ça n’a pas de prix. Tant que les petits « Up » font tenir les « Down » on continue !

Avec Internet, les talents ont aujourd’hui une grande liberté pour faire découvrir leurs oeuvres au public, quels sont les moyens / outils que vous conseillez ?

Bien-sûr, nous sommes bien équipés aujourd’hui, et du coup ça devient aussi compliqué, quand on sait qu’il y a environ 60 000 nouveaux titres qui sortent quotidiennement sur Spotify par exemple, où sont les miens ? Ahaha

Mais être actifs sur Instagram, Facebook (même s’il passe un peu de mode…) ou TikTok est plus que nécessaire. Il faut constamment proposer du contenu, et être très créatif pour embarquer sa communauté. Par exemple je viens de lancer le « SpleenChallenge » qui consiste a proposer aux gens de refaire la chorégraphie que j’ai créé pour le clip « Spleen » et tenter de gagner l’EP. On va révéler au fur et à mesure les premières videos des participants, ce challenge va durer jusqu’à la sortie de l’EP, peut-être même un peu plus, je pense que ça va être fun ! J’attends la vôtre ?

Que pensez-vous des artistes qui faussent leurs stats en achetant des vues ou des streaming ?

Je ne trouve pas l’intérêt de faire ça, je préfère avoir peu de vues mais de vraies personnes qui apprécient réellement ce qu’ils voient ou entendent, d’une manière générale je déteste tout ce qui est fake, personnellement je ne le fais pas. Mais il est vrai que le nombre attirent le nombre et peut générer de l’intérêt, surtout sur les plateformes de clips ou de vidéos. On sait que c’est comme ça qu’on met en avant certains artistes, que ce soit pour les clips ou pour les streaming. Comme tout est informatisé ça bouge les algorithmes et peut donner plus de visibilité, puis ça fait boule de neige.

Pour les plateformes de streaming, je trouve ça honteux…, il faut fuir les « Click Farms » qui vous promettent moyennant finance un grand nombre d’écoutes, c’est simplement du vol… et les plateformes tentent de combattre ce phénomène, mais ce n’est pas encore gagné… Elles ont du mal a comptabiliser les vrais des faux…

Dans l’évolution il y a toujours ceux qui détournent le système et profitent de la donne a l’extrême, ce qui fait qu’un truc cool au départ, devient injuste…

Devenir célèbre, un objectif ou aboutissement selon vous?

C’est un sujet de philo çà non ? Ahah !

Je préfère parler de reconnaissance artistique et de popularité. Cela fait 12 ans que je travaille comme une bête pour accomplir mes projets et évoluer. En artiste intrinsèque et passionnée, je me suis peu préoccupée de tout ce qui est marketing et stratégie, ne vivant qu’à travers la scène et mon studio. Je peux passer d’une vie sociale et scénique hyper active, a celle d’une oursonne dans sa caverne créative…

Aujourd’hui j’ai compris qu’il fallait encore une fois, porter toutes les casquettes pour grandir seule, et que la popularité était essentielle pour évoluer. Car si je fais de la musique, c’est pour la partager, et si mon public grandit, alors on va encore plus kiffer ensemble ! Et élargir son public sans être un minimum reconnu, ça devient une impossible coïncidence.

Quoiqu’en pensent ceux qui donnent la sentence de vie ou de mort dans l’industrie musicale, ils ne sont que les intermédiaires entre vous et nous, très utiles je ne le nie pas, mais au final, c’est le public qui décide.