Pascal Negre

© Ludovic Baron

1. Bonjour Pascal Negre, comment vas-tu ?

Ça va, je suis chez moi en Touraine et je continue de travailler à distance depuis le début du confinement.

2. Tu as monté il y a quelques années ton label 6&7, comment découvres-tu les talents de demain ?

L’envoi de démo par email ou courrier reste très utilisée, mais également les premières parties de concerts et bien sûr Youtube et Instagram.

3. Le streaming prend de plus en plus d’ampleur, pourtant avec une rémunération très basse pour l’artiste, comment les artistes doivent-ils faire pour désormais s’en sortir ?

Un artiste doit trouver un équilibre entre le streaming les droits d’auteur et les concerts.

En effet, les abonnements explosent et c’est la très bonne nouvelle mais beaucoup d’internautes utilisent les offres gratuites et avec la baisse des revenus publicitaires due au Covid 19, les rémunérations seront faibles pendant 18 mois .

Cela est la même chose avec les radios TV et les lieux sonorisés, qui,ayant moins de chiffre d’affaire ou étant fermés, ne reverseront moins ou plus de revenus à la Sacem à répartir entre les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique.

4. Avec le recul et l’expérience que tu as, comment vois-tu l’évolution de l’industrie du disque dans les 5 prochaines années ?

L’industrie sera principalement digitale avec une offre d’abonnement payant en grande partie, ce qui devrait permettre d’augmenter d’une manière importante les revenus des artistes.

Dernièrement, Apple Music a été lancé dans plusieurs nouveaux pays comme au Maroc. Cela implique tout de même un réseau 4 G et des téléphones adaptées au streaming, mais cela se développe dans presque tous les pays du monde, ce qui est très encourageant !

5. On voit de plus en plus de jeunes artistes faire tout et n’importe quoi pour se faire connaitre sans que cela fonctionne, pourquoi ?

Faire attention au lien éphémère entre l’artiste et les fans. Beaucoup d’artistes explosent avec leur premier album ou disque, mais la suite est bien plus compliquée malgré leur notoriété naissante. Il faut créer un véritable lien avec sa communauté et cela implique un réel travail de fond.

6. Quel conseil donnerais-tu aux jeunes talents lecteurs de Up For Music pour se faire connaitre aujourd’hui ?

Pour beaucoup d’artistes qui composent à la maison et vivent du streaming ou des revenus alternatifs, ils devraient pouvoir s’en sortir, surtout pour les artistes urban. Il faut continuer de produire de la musique si on le peut, la consommation ne fait qu’augmenter et on ne peut qu’espérer des jours meilleurs pour nos talents.

7. Un mot sur la crise du Covid-19 et son impact sur l’industrie musicale ?

Plus de concert et un tsunami pour l’industrie musicale pour les artistes, DJs, musiciens, techniciens. Pendant le confinement il était possible d’entrer dans le top 200 Des ventes en vendant… 20 albums, ce qui ne s’est jamais vu !

Les réseaux sociaux sont les grands vainqueurs pendant cette période, et ce sont des outils afin de se faire connaitre car la place de la consommation de contenus a considérablement augmenté en quelques semaines.