Fen, pouvez-vous nous parler du début de votre carrière, une anecdote, un déclic qui vous a poussé à vous lancer ?

J’étais très jeune et ne pensais pas du temps à faire carrière dans la musique. J’étais malgré tout très attiré par la production musicale, l’écriture et la composition. Là où mes amis d’enfance n’entendait qu’une simple chanson, moi je savais déjà discerner dans un morceau le ligne basse, je savais pourquoi elle était efficace, les arrangements des cordes, des gimmicks à la guitare, ou les accords claviers.

Mais c’est l’émission « Pour la gloire » sur la chaine de télé nationale belge « RTBF » qui a sonné le démarrage de ma carrière et qui m’a « forcé » à professionnaliser ma manière de concevoir la musique. Plus comme un hobby mais comme une profession à part entière. Malgré tout, j’étais très jeune, j’ai également dû apprendre énormément de choses, j’ai vu les magnifiques côtés du métier, le studio, la scène, mais également les coups durs pour vraiment décider en 2008 de sortir un premier album solo.

Après mon aventure avec mon groupe de l’époque, j’ai dû me réinventer, me débrouiller seul. C’était dur au début, mais j’ai beaucoup appris. Mon plus beau souvenir de l’époque était ma première scène aux Francofolies devant une marée de gens, cela a provoqué une poussée d’adrénaline qui m’a une énergie que je ne connaissais pas auparavant.

Comment se passent vos répétitions et enregistrements ? (Lieu, durée, travail en équipe)

Mes enregistrements se passent en général seul quand je compose et à plusieurs lors des enregistrements ou répétitions concerts. En gros, cela démarre toujours d’une idée de mélodie, d’un mot pour les paroles ou il m’arrive carrément de rêver d’une partie d’un morceau ou de la chanson dans son entièreté. Je recherche ensuite les accords à la guitare ou au piano, puis, je finalise les paroles et la structure.

L’étape suivante est la pré-production dans mon home studio ou je mets les principaux éléments d’arrangements harmoniques, je choisis les instruments qui vont accompagner le morceau, les breaks, les chœurs, les guitares, etc. et je finalise ainsi la structure et le morceau. Puis vient le moment de faire écouter le ou les morceaux à mon directeur artistique qui va diriger les arrangements définitifs, c’est-à-dire la production artistique en tant que telle. Celle qui sera « écoutable » en radio ou en streaming. Enfin, quand tous les morceaux ont été validés au niveau structure, arrangements, voix, etc. le mix peut commencer, c’est-à-dire la superposition et l’égalisation des volumes des différents instruments, c’est une manœuvre très délicate qui va donner la couleur du morceau.

Le morceau ou l’album est ensuite « masterisé » pour rendre l’album cohérent pour le passage en radios. Ça a l’air très facile à raconter (rire ☺), mais c’est un processus long et jonché de petites et grandes décisions quant aux directions à prendre à tous les stades, du début jusqu’à la fin… sur le style, la structure, les paroles, etc. Mais le lockdown a accéléré beaucoup de choses, cela m’a également permis de choisir les gens qui m’ont aidé à réaliser ce projet… le temps s’est en quelque sorte « dilaté » ☺

En ce qui concerne les répètes, on s’accapare les morceaux avec le groupe qui m’accompagne pour pouvoir le jouer en live. Les répétitions se passent dans une salle adaptée insonorisée. Il n’y a pas de live actuellement mais nous nous préparons pour être prêts dès que la situation reviendra à la normale.

Faites-vous du live ? Comment cela se passe-t-il ? Avez-vous un agent ou contrat de tourneur/booking

Pour le moment, le live est difficile, voire impossible. Oui, j’ai un agent qui me book pour les événements. Nous visons plutôt les live en streaming pour le moment.

Quelle est votre prochaine actualité ? Des choses à venir ?

Mon actualité tourne uniquement autour de mon nouvel album « Life Is So Beautiful ». Mais je pense déjà à l’album suivant, j’ai encore pas mal de nouveaux morceaux au placard… j’aimerais vraiment les développer pour l’album suivant.

Avez-vous un label ? Quels conseils pourriez-vous donner à un jeune talent pour en trouver un?

On peut sans doute me qualifier d’ « artisan de la musique » Je suis également un curieux de nature et m’intéresse à toutes les phases de la production d’un morceau. J’ai appris la MAO (Musique Assistée par Ordinateur) qui m’a libéré au niveau créativité et qui m’a permis de mettre également mon emprunte sur les arrangements des morceaux que je compose. Le temps du « guitare – voix » qui signe en label est révolu, il y a une nouvelle espèce d’artistes qui émerge, ceux qui doivent savoir « tout faire ».

Même quand on signe en label, il faut venir avec un produit quasi fini. Internet et le numérique a libéralisé la production. Les labels veulent prendre le moins de risques possibles, il est donc important d’être le plus autonome possible, voire même de trouver un producteur indépendant.

Avec Internet, les talents ont aujourd’hui une grande liberté pour faire découvrir leurs oeuvres au public, quels sont les moyens / outils que vous conseillez ?

Internet est en effet un outil extraordinaire mais trop d’information tue l’information. D’un côté les possibilités de pouvoir exister se sont multipliées mais il est très compliqué de sortir du lot

Que pensez-vous des artistes qui faussent leurs stats en achetant des vues ou des streaming ?

Je pense qu’ils prennent le risque que ces plateformes les éjectent. Toutes les vues anormales sont détectées par l’algorithme de ces plateformes.

Devenir célèbre, un objectif ou aboutissement selon vous?

C’est un aboutissement, la reconnaissance est l’objectif ultime de tout artiste. La célébrité en est la conséquence…