Thomas CVD, pouvez-vous nous parler du début de votre carrière, une anecdote, un déclic qui vous a poussé à vous lancer ?

Tout est vraiment parti d’un rien. Pour vous mettre dans le contexte, revenons deux ans et demi en arrière : Je suis en plein milieu de mes études, je n’ai jamais rappé de ma vie et je ne sais même pas ce que le mot mixage veut dire.

Un jour, je tombe sur la série Américaine ‘Empire’, une série sur le monde du hip-hop et du show business en général, et là c’est le déclic. J’accroche tellement qu’une envie soudaine me prend de commencer à réaliser mes propres chansons. Quelques jours après cette idée complètement folle, j’achète mon premier micro et je commence à faire mes premières covers sur Audacity.

Aujourd’hui, la musique prend une énorme place dans mon quotidien, au même titre que mes études. J’aurai trouvé ça impensable il y a quelques mois.

Comment se passent vos répétitions et enregistrements ? (Lieu, durée, travail en équipe)

J’ai enregistré mon premier EP « Interstellaire » dans un garage en Angleterre et mes projets les plus récents dans ma chambre d’étudiant à Lyon. Quand j’enregistre, je cherche à être seul. Ça me permet de ne pas déranger les gens qui m’entourent et de rester isolé d’un maximum de distractions.

Pour moi c’est important que l’authenticité de mes textes soit en phase avec le personnage, l’histoire que j’interprète. J’essaie donc de me construire un cadre qui m’aide à rester concentré sur mes émotions.

Réaliser une chanson de 3 min 30 me prend environ 40h d’enregistrement (sans compter la post prod et le mastering). Il m’arrive de commencer une session studio à 9h du mat, la terminer à 23h, supprimer mon travail le lendemain à 8h pour tout recommencer. Quand tu fais tout tout seul, la charge de travail est considérable mais tu as la liberté de bosser sur le rythme que toi seul t’impose.

Faites-vous du live ? Comment cela se passe-t-il ? Avez-vous un agent ou contrat de tourneur/booking

Le live est sans aucun doute la partie que je préfère. C’est incroyable ce qu’il se passe quand tu es sur scène. Tu vis tes chansons avec le public, et ça leur donne une toute autre dimension.

L’intensité, l’énergie qui s’en dégage est absolument phénoménale ! Faire kiffer, sauter, chanter les gens sur tes textes est un des plus beaux moments que tu puisses vivre en tant qu’artiste. J’ai fait très peu de spectacles jusqu’à présent mais quand j’ai la chance de me produire devant une audience, je me donne à 300%. Je travaille dur mon cardio avant chaque représentation pour pouvoir tenir le rythme que je m’impose.

J’aimerai faire beaucoup plus de shows à l’avenir. Avoir un agent ou un booker pourrait m’être bien utile à ce niveau car je manque terriblement de temps pour m’occuper de cet aspect-là. Malheureusement, je n’ai pas encore les moyens de m’offrir ce service (rires)

Quelle est votre prochaine actualité ? Des choses à venir ?

Ma prochaine actualité est la sortie de mon second EP “Black Swan” sur toutes les plateformes digitales.

Un an après celle de mon premier opus “Interstellaire”, je suis fier de vous présenter ce second projet sur lequel je travaille depuis plusieurs mois.

Cet EP parle d’un individu tellement obnubilé par son désir de gloire et de succès qu’il se met à sombrer dans la folie.

J’ai donné énormément de ma personne lors de la réalisation de ce projet, et pour être honnête, j’ai pas mal souffert sur le plan physique et mental. Je suis très heureux d’avoir réussi à être allé au bout de mes idées et d’en être arrivé à ce résultat. Je vous donne rendez-vous le premier Octobre pour découvrir tout ça !

Avez-vous un label ? Quels conseils pourriez-vous donner à un jeune talent pour en trouver un ?

J’écris, j’enregistre, je mixe et je masterise mes chansons en totale auto-production sous mon nom d’artiste et de label ‘Thomas CVD’’. De nos jours, faire de la musique et la partager au monde entier n’a jamais été aussi facile. Avec un ordinateur, un micro, et beaucoup de détermination, tu peux avoir tes propres chansons sur Apple Music, Spotify etc.

Il y a quelques années, tout ça était très difficile sans label, surtout quand la distribution musicale se faisait de manière physique avec les CDs. Aujourd’hui, avoir un label peut être un vrai tremplin, mais ce n’est plus une nécessité absolue. Certains artistes réussissent incroyablement bien en indé.

Si je pouvais donner un conseil, je dirai qu’avant de chercher une maison de disques à tout prix, il vaudrait mieux passer plus de temps à créer son propre style, étendre son univers et développer sa première fanbase. Si tu montres que ton travail est unique et qu’il a le potentiel de toucher une audience sans moyens conséquents, certains seront prêts à investir en toi.

Avec Internet, les talents ont aujourd’hui une grande liberté pour faire découvrir leurs oeuvres au public, quels sont les moyens / outils que vous conseillez ?

Faire de la musique et la distribuer au monde entier n’a jamais été aussi facile de nos jours. Il va de soi que la concurrence est encore plus rude qu’auparavant. Faire découvrir ses oeuvres dans un monde où du contenu est produit en permanence et en très grosse quantité est un processus stratégique et marketing complexe.

Mon canal de partage numéro 1 à l’heure actuelle est Youtube. YouTube est le deuxième moteur de recherche après Google donc je pense qu’il est indispensable d’avoir ses oeuvres dessus.

Ensuite, les plateformes telles que Apple Music, Spotify, Deezer sont assez sympa. Je trouve qu’elles donnent un côté plus pro, plus officiel à ton travail. Enfin, il ne faut pas négliger les réseaux sociaux, Facebook, Instagram où tu peux engager avec ton audience et développer d’avantage ton image d’artiste.

Que pensez-vous des artistes qui faussent leurs stats en achetant des vues ou des streaming ?

Je pense que dans la musique il est important de bien connaître son audience. Qui sont ceux qui nous écoutent, d’où viennent-ils, qui sont leurs artistes préférés ? Connaître ces détails précis te permet de cibler de manière efficace un public. Par exemple, ça peut donner une indication sur les lieux où l’artiste sera plus à même de remplir une salle de concert.

Si tu fausses tes stats, tu perds toutes ces informations précieuses et c’est dommage ! On a tendance à penser qu’en grossissant son nombre de vues, qu’en augmentant son nombre de followers on gagne en légitimité. Ça peut pousser les gens à s’abonner ou à te suivre plus facilement, mais je pense que c’est une solution à court terme.

Pour ma part, je tiens à rester authentique à l’image de mes textes. Je me bats pour le moindre abonné, la moindre vue. C’est ce qui me donne la force de rester très exigeant envers moi-même, de ne rien laisser passer sans tomber dans la facilité. L’avenir me dira si j’ai fait le bon choix.

Devenir célèbre, un objectif ou aboutissement selon vous ?

Voilà comment je vois les choses. Pour moi, un objectif est un moyen d’atteindre un but, une finalité. Ma finalité dans la musique c’est d’être écouté, que mes chansons puissent aider les gens, les faire réfléchir, les faire avancer, les toucher, les faire rêver…

Si je prends la question sous cet angle, je dirais que la célébrité dans mon cas n’est pas un objectif, mais ça serait plutôt l’aboutissement d’une passion qui aura réussi à être partagée par le plus grand nombre. J’espère que ma réponse est claire, vous m’avez bien fait galérer sur cette question ! (rires)