Elizabeth Sombart, pouvez-vous nous parler du début de votre carrière, une anecdote, un déclic qui vous a poussé à vous lancer ?

Mon premier grand concert fut à Rome dans une église transformée en salle de concert.
La loge était l’ancienne sacristie et un grand Christ en croix y trônait. A l’époque je ne connaissais pas beaucoup Jésus.
Au moment d’entrer sur scène le trac m’a pris totalement. En passant devant ce Christ, je l’ai regardé et ai dit fort : « C’est le premier, mais le dernier concert ».

Alors qu’un principe je ne me lève pas de scène pendant le concert, cette fois après deux morceaux, je me suis levée suis à nouveau allée dans la sacristie et j’ai dit à cette représentation du Christ : « Non, ce ne sera pas le dernier »

Comment se passent vos répétitions et enregistrements ? (Lieu, durée, travail en équipe)

C’est presque un autre métier de faire un disque que de jouer en concert. A priori la musique appartient à l’expérience vivante du partage avec une audience et pas à son aspect presque contre nature de la mettre en boite avec des micros.

Le premier choc quand vous enregistrez, c’est lorsque que vous réalisez que la manière dont vous jouez et la manière dont les micros restituent votre performance ce n’est pas la même chose. Vous devez adapter votre jeu. C’est d’autant plus difficile qu’on est obligé de figer dans l’instant quelque chose qui n’est pas fait pour être figé. Les disques devraient être écoutés comme un pot de yaourt, avec une date limite d’écoute !

Faites-vous du live ? Comment cela se passe-t-il ? Avez-vous un agent ou contrat de tourneur/booking ?

En musique classique les artistes ont de moins en moins d’agents. Chaque année je réalise plus d’une centaine de concerts dans les lieux de solidarité : Hôpitaux, maisons de retraite, camps de réfugiés, auprès des enfants malades. C’est ma mission d’artiste la plus importante. Je me produis aussi une quinzaine de fois par année dans les grandes salles.

Quelle est votre prochaine actualité ? Des choses à venir autour de Art of Chopin ?

Pour ce qui est de la tournée « The Art Of Chopin » , mon prochain concert sera à Londres le 12 octobre avec le même orchestre qui a enregistré le disque : le Royal Philharmomic Orchestra. Je viens de sortir aussi un clip assez original autour de « The Art Of Chopin ».

C’est un clip avec un message fort, à savoir que le geste musical, le geste du don est plus fort que le geste de destruction. A découvrir sur le site theartofchopin.com.

Puis mon prochain enregistrement se fera cet automne, à Londres avec le Royal Philharmonic Orchestra à nouveau, dirigé par Pierre Vallet.

Ce sera un disque consacré aux plus beaux mouvements lents des grands concertos de Bach jusqu’à Ravel.
Cette quintessence des plus grands compositeurs redonnera à tous la joie de réaliser que la musique classique leur apparient et les motivera à en apprendre plus sur cette musique.

Avec Internet, les talents ont aujourd’hui une grande liberté pour faire découvrir leurs oeuvres au public, quels sont les moyens / outils que vous conseillez ?

J’ai appris à utiliser Facebook qui me plait pour parler de mes projets et les faire connaître au plus grand nombre.

Le téléchargement illégal, quel est votre avis sur le sujet ?

Je suis arrivée à la conclusion que le plus important pour moi est que les gens aient accès à la musique. Celle qui leur fait du bien. Je regrette bien sûr que cela ne se fasse pas toujours de manière légale donc en soutenant les artistes au niveau matériel.

Mais ce qu’il faut pointer surtout c’est que souvent, dans les pays que je visite, personne n’a les moyens d’acheter de la musique légalement.