Alexander Kraft, pouvez-vous nous parler du début de votre carrière, une anecdote, un déclic qui vous a poussé à vous lancer ?

Lors de la production d’une vidéo institutionnelle pour ma société l’année dernière, j’ai composé « sur mesure » la musique pour cette vidéo :

Quand j’ai envoyé les 3 morceaux pour cette vidéo à une société de production parisienne pour les perfectionner sur le plan technique, les producteurs Benjamin Terrier et Mikels Réa de « Toneskills » ont été impressionnés par la qualité des compositions et m’ont demandé si j’ai d’autres titres.

Par conséquent, je leur ai montré une sélection de mon œuvre, et ils se sont tout de suite accrochés sur quelques titres et m’ont encouragé de les produire à titre professionnel. Le premier fruit de cette collaboration est « The Reason »…

Comment se passe vos répétitions et enregistrements ? (Lieu, durée, travail en équipe)

Je compose tous mes morceaux entièrement dans ma demeure de campagne en Provence où j’ai installé dans la maison d’amis un petit studio d’enregistrement dédié. Par la suite, je les produis à Paris avec mes producteurs parisiens, Benjamin Terrier et Mikels Réa de « Toneskills », dans leur studio d’enregistrement « Twin Studios » dans le 16ème arrondissement. Nous perfectionnons ensemble les arrangements musicaux et enregistrons les vocals avec la chanteuse Cindy Colpaert.

Habituellement, nous avons des sessions de travail très intensives pendant lesquelles nous travaillons toute une soirée et une nuit ensemble. Par la suite, je leur laisse environ 1 – 2 semaines pour faire des manipulations techniques détaillées avant de nous retrouver une nouvelle fois.

Ainsi, nous travaillons et avançons pendant plusieurs mois sur un seul morceau et produisons plusieurs douzaines de versions avant d’arriver à la version définitive.

Faites-vous du live ? Comment cela se passe-t-il ? Avez-vous un agent ou contrat de tourneur/booking  ?

Non, pas pour l’instant. Je suis plutôt musicien que DJ, et ce sont mes propres compositions qui m’intéressent le plus. Peut-être plus tard, quand j’ai publié plusieurs morceaux, je commencerai à faire du live, mais pour l’instant je me contente de rester dans les coulisses.

Quelle est votre prochaine actualité ? Arrivez-vous à concilier votre vie d’artiste et d’homme d’affaire ?

Pour le moment, je me bats constamment pour créer une visibilité pour « The Reason ». Evidemment, c’est mon premier projet musical qui est publié, et bien que je sois assez connu dans le monde d’affaires, je ne suis pas encore connu en tant que musicien. En fait, il sembler choquer pas mal de gens qu’un grand patron « sérieux » peut être intéressé à la musique électro et même « oser » de se lancer dans une carrière artistique.

Donc il faut se battre contre ces préjudices et convaincre les gens de laisser parler la musique, et sa qualité de sa composition et de sa production, pour elle-même… . La musique a toujours été un élément important de ma vie et m’a aidé à créer une balance avec ma vie professionnelle hyper – chargée.

Aujourd’hui, je travaille environ 10 – 12 heures par jour pour ma société, et 3 heures par jour ainsi que les week-ends sur mes projets musicaux… .

Avec Internet, les talents ont aujourd’hui une grande liberté pour faire découvrir leurs œuvres au public, quels sont les moyens / outils que vous conseillez ?

Evidemment, aujourd’hui il existe des nombreuses opportunités pour des artistes pour faire découvrir les œuvres qui n’ont pas existé il y a 10 ans. YouTube et les réseaux sociaux tels que Facebook ont une pouvoir énorme, et peuvent transformer des petits projets en véritables tubes mondiaux.

Par contre, le vrai défi aujourd’hui c’est de se faire noter parmi les millions de clips et de morceaux publiés chaque jour en ligne.

Je conseillerai de communiquer au maximum via Facebook et de se rapprocher des blogs et publications en ligne spécialisées. Leurs publications sont souvent reprises par d’autres blogs similaires et peuvent créer une grande visibilité en comparativement peu de temps. C’est ainsi que j’ai pu générer plus de 325.000 vues de mon clip en moins de 2 mois… .

Le téléchargement illégal, quel est votre avis sur le sujet ?

Je sais par expérience personnel qu’il coute très cher de produire et publier un titre sans être soutenu par un grand label.

En même temps, avec un coût moyen de moins de 1 Euro par morceau sur des plateformes comme iTunes et des services d’abonnement comme Deezer, il n’a jamais été si facile et si abordable qu’aujourd’hui d’accéder à l’univers complet de la musique.

Par conséquent, je n’ai pas trop de compréhension pour des téléchargements illégaux qui font perdre des revenus vitaux aux artistes, spécialement les inconnus qui ont besoin de chaque centime au début de leurs carrières… !

Photo : Steven Frebourg